Réveille-toi

J’ai bu l’éternel dans les mains d’un lac fidèle,
j’ai lancé le cri du fond par la tête.

J’ai vu les oiseaux fendre le soleil là-haut.

J’ai fait ma malle détachée de la ville,
j’ai mis les voiles et nagé jusqu’à l’île.
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Respire

Les doutes s’épuisent:
j’ai filtré le miroir!
Je vois et j’entends.
Des couleurs…
Tu es là.
Tu es présent.
Tu es l’autre.
Mon plaisir de vivre.

J’ai filtré le miroir.
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Qu’attends-tu ?

Tu poses ton ancre au fond des marécages,
pourtant, tout a été dit.
Dans le coffre-fort, il y a une cage:
par dessus bord, elle est mise.

Le poids du navire se fait plus léger,
bientôt le début du voyage.
Toutes voiles dehors,
j’entends le vent souffler
vers une terre sans orage.
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Pépé Romano

Pépé Romano sur les escaliers,
avec sa guitare, tout près de la montagne.
Avec une dent sur deux
et puis un litre ou deux,
il me racontait des blagues,
ça me faisait rigoler.
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Pascal

Je me promène avec Pascal, le long des lignes encrées sur la page.
Dans ses dédales cérébrales, je vois des signes qui m’emmènent en voyage.

Pascal,
je suis bien dans ton bocal, j’ai tout le gris qui détale.
Effeuille-moi les pétales.
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Papillon sur Tue-Mouche

Tous les matins : au boulot!
Dring : au boulot!
Quand j’en ai…

Les mêmes gestes, les mêmes pensées,
pelle mécanique de mes journées similaires.
Dring!
Au boulot!
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Oublier la cale

Des fleurs séchées, des jours pliés
humains pressés.
Et là, toi, devant, ignorant tout cela.
Cheveux aux vents,
mammifère naïf , ne sachant que rêver jusqu’à l’hallali.
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On n’est pas censé

L’enfant :

Sur le mur, une tapisserie africaine,
ça rassure comme une grosse couverture.
Au sol, des peaux de lion, de léopard et des crânes d’animaux tués.
Des instruments de musique, des sculptures et un tourne disque.
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Mise à feu d’Aphrodite

Le champagne, comme un grand flot d’étoiles.
Le coeur enlève son voile.
Mise à feu d’Aphrodite, direction le zénith.
Vous brillez en ce soir de juin:
les alliances à vos mains.

Quelques regards s’éventent: pourquoi?
Cécile et Sacha sont deux filles.
Voilà.
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Mes impossibles bras

Mes impossibles bras sont tombés sur le sol.
Quand ta lettre arriva, j’ai cru devenir folle.
Mes impossibles bras autour de tes épaules
sont les rêves tout bas que ton désir cajole.

Même à dix mille lieux, dans le coeur de ma geôle,
tu fais trembler les dieux de ma tour de contrôle.
En haut du château fort, grâce à la meurtrière,
je t’observe dehors, rassemblant tes prières.
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Les eaux bleues

Laisse aller l’eau des yeux, les eaux bleues.

Je vois de l’eau couler sur le bord de tes yeux,
c’est trop, beaucoup trop.
Prends un jour ou deux, ailleurs le ciel est bleu.
Prends-toi le soleil juste quelques jours de repos.
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Les Dents Rouges

Mon air est comprimé d’en-haut.
J’ai les synapses qui disjonctent,
le coeur en pyrex à coup de rétrécissements vitaux.

Je ne suis plus prête à l’emploi,
on ne veut plus de moi.
L’eau commence à bouillir,
il va falloir agir.
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Les Chiens

Sous les hangars sordides aux jardins d’aubépines,
tu t’amusais lascif à compter les épines ,
dorsales , les traces,
l’égratignure tenace.
Planqué sous les récifs, le visage sous verrou.
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Les ailes ou la ceinture

Paris, la nuit, hiver 2008,
un hôtel : le chant des sirènes.
Des mains s’enfuient, en roue libre,
elles touchaient les étoiles.
Direction : la chambre incertaine,
marche arrière vers la maison domestique.
Feux de détresse, réduire la vitesse,
marche au radar et feux anti-brouillard.
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Le séducteur

Va ranger ces fleurs, tu attends quoi?
Que je défroisse bientôt tes draps.
Et puis ta tête, je suis désolée:
j’ai jamais aimé la raie de côté.

J’en ai marre, t’es trop lourd.
On fera jamais l’amour.
Je préfère le rocker:
sa guitare, c’est mon coeur.
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Le Phoenix

J’ai traversé le sable,
nagé sous des rivières de larmes.
Les plumes au sec, sous la coupe du vent,
le bec toujours ouvert,
j’ai goûté aux étoiles.
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La vieillesse

Des fois, ils viennent me voir,
et me rangent dans un tiroir, ça me ronge.

Ils me sortent pour les fêtes, histoire de m’aérer…ça me ronge.
Je neige, je neige, je perds mes feuilles, mes dents et ma mémoire.
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La galaxie

Si t’es un brave,
mets la camisole
dans la nébuleuse.

Andromède est partie pêcher dans ma galaxie,
mais sans filet,
elle croit qu’un hameçon suffit…
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La Folie

J’étais un animal volant,
une chimère avec des dents.
Je voulais juste te rencontrer.
Je voulais être la reine de tes royaumes.
Je voulais conquérir l’ Unique de tous les hommes.

Tchi tchi tchi font les diamants qui brillent sur ta couronne!
Tchi tchi tchi font mes yeux qui pétillent, donne-moi ta pomme!
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L’oeil-enfant

Regarde dans mon oeil,
bien sûr:
je suis encore malhabile.
Mais il sait discerner le vrai du faux.

Il trie déjà les déchets des égos.

Regarde dans mon oeil.
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Je vous aime

Comme une banquise aime la chaleur.
Comme un requiem aime la gaieté.
Comme un enfant aime la douleur.
Ou des barreaux la liberté.

Je vous aime
comme une cage aime son oiseau.
Comme si je ne le savais pas.
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