Au fond, il n’y a rien d’autre que des viscères chaudes à l’intérieur.
Au fond il n’y a rien d’autre que des rivières pourpres dans ta chair.
Chair.
Des yeux au fond des abysses,
nagent
au milieu de l’ inconnu qui te tisse.
Chair.
Chair,
tu t’en vas comme va le temps,
tu épouses comme un soldat
qui ne va jamais à la guerre.
Tous les mots sont comme l’éclair des grands orages.
La peau fait son voyage.
La chair.
Elle en a de la mémoire, la chair,
même si ta tête en pensant, elle, ne s’en souvient pas.
Qu’importe, qu’elle s’en souvienne ou pas, ta tête,
car ta chair, elle, a un pouvoir :
le pouvoir de tout expulser,
de tout nettoyer,
de vivre,
de te faire frémir,
de t’emmener loin d’où tu connais.
Que tu le saches ou pas, elle sait ce qu’elle a à faire.
Ça ne dépend pas de toi,
la chair.