Regarde dans mon oeil,
bien sûr:
je suis encore malhabile.
Mais il sait discerner le vrai du faux.
Il trie déjà les déchets des égos.
Regarde dans mon oeil.
Laisse mes jouets où ils sont,
ici le temps n’existe pas!
Les balles que je lance ne touchent jamais le sol.
Mon univers efface vos paroles.
Laisse-moi l’affolante beauté des croyances qui me servent.
Je suis l’oeil-enfant éternel,
je sais tous tes secrets,
l’innocence de mes désirs défie souvent les tiens.
Sous mon crâne, des pensées se dessinent, précises.
Tu ne m’échappes pas.
Toi l’adulte, qui a oublié l’essentiel,
tu enseignes à tout va
les restes pitoyables d’une fabuleuse réalité
dont tu ne fais plus partie.
Regarde dans mon oeil.
Mon cerveau depuis longtemps se prépare
à maintenir constante,
la volonté farouche de ne rien oublier.
Du tout, je suis l’oeil.