Il est le ballon d’hélium.
qu’ aucun réel ne tient.
Aspiré par le vide,
il avale du bleu.
Quand la cage pluvieuse du ciel balaiera tout,
il peindra de ses doigts les restes indécis
des paysages marins tachés de gris.
Des cimes,
sa main libre avalera l’océan,
traçant des sillons dans le ventre de l’écume
étendue
comme une méduse affalée sur la plage,
pleine de la Pérouse.
Au dernier étage de son sommeil,
là où les branches mortes, au rythme des marées,
dorment en pointillés,
l’algue nonchalante valsera :
enfin l’ ancre sans le poids du navire.
Qu’importe ce qui restera du tableau,
il trace déjà de ses yeux un autre horizon bleu,
en hissant la voile par delà la toile,
paupière d’un bateau serein.
Là, une digue élancée,
frustrée de n’atteindre qu’une limite imposée,
fait son devoir de contenance,
pause militaire,
orgueil de soldat,
mort de je-ne-sais-quoi,
les larmes dans la mer.
Des poissons volants filent en un éclair,
étoiles filantes du paysage,
et jonglent, nageoires au vent dans le rire des enfants,
tandis que lui,
le peintre,
caresse du pinceau n’importe quelle occasion
de bouche-à-bouche avec l’ orage
quelque soit son âge.