Fanya, Fatima, Fanita,

Tu sors le bouclier quand il s’agit d’amour.
Tu as peur de faner si on te dit toujours.
Brûlante comme la braise, tes griffes sont acérées,
tu es belle et à l’aise dans la nuit alitée.

Des hommes sont passés sans vouloir te comprendre,
ils ont cru acheter ce qui n’était pas à vendre.

Tu fais briller ton corps et ton âme est une île,
mais malgré le décor, ton esprit est fragile.

Sous des couches d’épines tu planquais les pétales,
il fallait qu’on devine ce qui te faisait mal.

Tu fus la femme-enfant qui n’eut jamais de roi
et depuis dix mille ans, tu attendais ses bras.

Maintenant, tout est vrai sous le sol marocain:
ton âme enfin en paix peut s’en laver les mains.