Je suis la femme rouge, le personnage sans décor.
La matière brute sans le sculpteur.
J’adore qu’on m’offre des fleurs.
Je suis la femme rouge à l’intérieur.
Je déteste les baisses de chaleur,
je déteste les mouvements ralentis
qui plombent le réel dans de vieux socles.
Même si ils sont de marbre.
Les détours me laissent rêveuse.
Je planterais bien mes doigts dans quelque chair fragile et docile.
Je suis la femme rouge;
la femme qui bouge,
qui lèche le vide en profondeur,
délaissant les mortels pour quelques mots finis.
Je suis la femme double, l’homme éternel,
le duel enfermé dans un coffre dont j’ai seule les clefs.
Je suis la femme rouge en face de vos yeux fixes,
le laser qui baise vos pieds de statues froides.