IL NE SUFFIT PAS
de crier au large.

Il ne suffit pas.

Il ne suffit pas
d’un fantôme atrophié
accroché à une branche.

Il ne suffit pas
de cautériser
tes restes
dans une prairie de songes…

Il ne suffit pas.

Dans ce désert de toi:
mon baiser sans touche
tente l’envergure.

Mais:
coup de grisou des astres indociles.
L’esprit galope dans la roue du hamster.
Sisyphe encore.
Encore les insomnies.

Il ne suffit pas de te chercher dehors…

Je me souviens.

Dans le ventre du ciel
tu jouais.
Qui a tiré la flèche?
Cette flèche qui t’effaça…

Garde à vue de tes photos déjà mortes.
Pas d’autre empreinte que ta morsure.

Tic-tac de l’ horloge qui s’ étire sans sommeil.

Il ne suffit pas d’un sablier pervers
au faciès de clown
pour gommer le cauchemar.

Oh!

Aller dans les night-clubs,
flirter avec le jack
et fighter sous le filtre.
Jouer les Don Quichotte avec des âmes en rut.
Glisser sur les trottoirs,
draguer les réverbères.
Casser des gyrophares.

Tout ça ne suffit pas.

Vite:
un aquaselzer
et une dose d’Alzheimer.

Il ne suffit pas d’un clin d’oeil sous l’orage
pour faire cesser ma pluie.

Il ne suffit pas d’un : « il ne suffit pas ».

Oh!

Te rejoindre Ophélie
au fond du lac gelé
et tenter l’ordalie
pour te retrouver.

Je ne te suffisais plus.