L’enfant :

Sur le mur, une tapisserie africaine,
ça rassure comme une grosse couverture.
Au sol, des peaux de lion, de léopard et des crânes d’animaux tués.
Des instruments de musique, des sculptures et un tourne disque.

Tout ça rassure.

J’ai huit ans.

Vous êtes absents.
Tant mieux.

ça me permet de rêver.
ça me permet…

L’adulte :

J’ai quarante ans,
vous n’êtes pas là.
Tant mieux.
J’ai la paix.

ça me permet de rêver.

Les voix :

On n’est pas censé aimer son prochain.
On n’est pas censé aimer.

L’enfant :

Vous ne comprenez pas.
Vous êtes sourds.
Laisse-moi mes jouets.
Je suis en vie.

Les voix :

On n’est pas censé aimer son prochain.
On n’est pas censé aimer.