Les murs glacés, fissurés et auto-suffisants de la despote capitale,
consomment leurs propres déchets.
Le chien aboie, le clochard mendie, le pot d’échappement pète de joie.
L’ affiche publicitaire, hilare,
cherche déjà comment empoisonner l’être fragile,
qui, pour se signifier, osera croire en elle.

Désarticulé,
l’ automate pendu à des chimères perdra ses dents mercantiles,
se cognant contre les flaques des caniveaux de Paris,
se noiera dans l’encre imprimée des journaux politiques,
ne remarquant même pas que déjà les regards sont ailleurs.

Il continuera quand même son chemin,
déjà mort.
Tandis que le ciel noir tombera comme un monolithe
sur les rues alentours drapées pour le bal…

La lune se lèvera comme un chat qui cache ses griffes.
Elle dansera nue sur les ponts de la Seine, canotera sur les berges :
rêveries amicales,
pâles reflets,
vitrine polluée.

Lui, presque innocent, tant le programme est sourd,
continuera encore,
planant sur un dollar, fier et inodore.
Puis d’un coup,
d’un seul,
il s’en retournera vers nulle part,
croyant avoir vécu.

Eclat de rire dans le fond du noyau.

Les rats engraissent, égouts sous la voûte plantaire.
On marche sur le terrain vague.
Ça donne le mal de mer et ça vomit de la bile aux quatre coins du monde bleu
qui se fout bien des angles qu’on a dessiné pour lui.

Et à coups de mots, puisqu’il n’y a que ça,
j’aurais laissé tuer mes enfants en devenant mère?