Les ailes ou la ceinture

Paris, la nuit, hiver 2008,
un hôtel : le chant des sirènes.
Des mains s’enfuient, en roue libre,
elles touchaient les étoiles.
Direction : la chambre incertaine,
marche arrière vers la maison domestique.
Feux de détresse, réduire la vitesse,
marche au radar et feux anti-brouillard.
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Le séducteur

Va ranger ces fleurs, tu attends quoi?
Que je défroisse bientôt tes draps.
Et puis ta tête, je suis désolée:
j’ai jamais aimé la raie de côté.

J’en ai marre, t’es trop lourd.
On fera jamais l’amour.
Je préfère le rocker:
sa guitare, c’est mon coeur.
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Le Phoenix

J’ai traversé le sable,
nagé sous des rivières de larmes.
Les plumes au sec, sous la coupe du vent,
le bec toujours ouvert,
j’ai goûté aux étoiles.
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La vieillesse

Des fois, ils viennent me voir,
et me rangent dans un tiroir, ça me ronge.

Ils me sortent pour les fêtes, histoire de m’aérer…ça me ronge.
Je neige, je neige, je perds mes feuilles, mes dents et ma mémoire.
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La galaxie

Si t’es un brave,
mets la camisole
dans la nébuleuse.

Andromède est partie pêcher dans ma galaxie,
mais sans filet,
elle croit qu’un hameçon suffit…
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La Folie

J’étais un animal volant,
une chimère avec des dents.
Je voulais juste te rencontrer.
Je voulais être la reine de tes royaumes.
Je voulais conquérir l’ Unique de tous les hommes.

Tchi tchi tchi font les diamants qui brillent sur ta couronne!
Tchi tchi tchi font mes yeux qui pétillent, donne-moi ta pomme!
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L’oeil-enfant

Regarde dans mon oeil,
bien sûr:
je suis encore malhabile.
Mais il sait discerner le vrai du faux.

Il trie déjà les déchets des égos.

Regarde dans mon oeil.
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Je vous aime

Comme une banquise aime la chaleur.
Comme un requiem aime la gaieté.
Comme un enfant aime la douleur.
Ou des barreaux la liberté.

Je vous aime
comme une cage aime son oiseau.
Comme si je ne le savais pas.
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Mes ailes

Toujours marcher sur le sol bétonné,
subir le temps qui défile.
Faire attention aux voisins d’à côté.
Dis-moi où se trouve l’île.

Où est l’île?
Où est l’île?
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I swear

I swear. Devant tes larmes du ciel. I swear. Pour retrouver ton soleil. I swear. Au grenier des objets poussiéreux. I swear. A la cave, l'air est nuageux. C'est parce-que…

French Healer

Il n’a que faire des grimaces des clowns bien trop adaptés,
Lui, c’ est un mec qui cache pudeur dans l’revolver.
Il sait y faire avec les traces laissées par les poseurs de bombes endimanchés.
Sa guerre c’est l’esprit qui vole sous le stetson des nouveaux-nés.
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Florence

J’aimerais crier mais rien ne sort,
j’étouffe sous l’oreiller et toi, tu dors?
Je croyais te connaître, me voici dévissée.
Je croyais te connaître,
ma soeur in-achevée.
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Feu de cheminée

Jeter l’ancre encore,
dans un nouveau port
d’attache plus fort
un feu de cheminée
et là, allongées sur le sofa,
deux lianes enlacées
s’embrassent bouches nouées.
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Femme Rouge

Je suis la femme rouge, le personnage sans décor.
La matière brute sans le sculpteur.
J’adore qu’on m’offre des fleurs.
Je suis la femme rouge à l’intérieur.
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Fanya

Fanya, Fatima, Fanita,

Tu sors le bouclier quand il s’agit d’amour.
Tu as peur de faner si on te dit toujours.
Brûlante comme la braise, tes griffes sont acérées,
tu es belle et à l’aise dans la nuit alitée.
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Fais moi rire

Deux pétales pour dessiner ta bouche
deux nuages pour colorier tes touches.
Hey l’ami, je t’imagine ainsi.

Quel doux songe, mon sourire s’effarouche…
Ton long corps se secoue et ça mousse.
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Expert des extases

Tu fixes sur le sexe,
tu mises sur la latex.
Les filles pour toi,
c’est juste annexe.
Les filles sont devenues des réflexes.
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Emmanuelle

Mon amie, mon amulette, mon allumette inconsolée,
tu te consumes dans la fume de mon esprit alambiqué.
Tu es le puits en plein désert, et le dessert de mes pensées.
Tu es le regard qui me sert et puise au creux de mes marées.
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Docteur V

Mettez un pull à la maison: la chaudière ne fait plus crédit.
Mangez des pâtes en toute saison,
si t’as trop faim, mange ton vomis.
C’ est le crépuscule de l’espoir,
le caniveau des classes moyennes.
Tranxène, valium et thémestat,
volez, volez par les fenêtres.
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Demain

Il y avait des écharpes qui volaient dans la brume de ton regard
des chevaux enflammés fuyants les villes sourdes
les torrents montagneux aux sabots de Méduse
des femmes les yeux fermés aux oreilles de lune,
aux mains de nénuphars
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