Transitoire

Je me bisectionne , mon amour,
en deux femmes distinctes qui durent toujours
celle que l’on regarde et celle qui te sourit, aujourd’hui.

Comment passer de l’une à l’autre sans tracas de l’esprit
l’ineffable aimerait se servir du transitoire espace-temps entre nous, c’est tout.
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Tout au fond de moi

Encore un jour à passer sans toi,
encore un jour qu’on n’aura pas.
Je connais chaque grains de poussière
de notre appartement sans lumière.

J’ai ta photo collée sur le mur,
tes lèvres figées sans aucun murmure.
J’ai beau me dire qu’il faut accepter:
chaque seconde me semble une année.
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Tournevis

Range les éléphants au placard, toutes ces vieilles histoires.
Je mets sur mes murs tous les masques qui bouchent les yeux pour plus te voir.
Tu ne me feras plus croire au père Noël,
y’a trop de bla-bla dans ta hotte.
Comme une limace, tu laisses des traces
pour que ça glisse si tu repasses.
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Tes bras

L’anaconda de velour a mangé la mer morte.
Elle était rouge du sang des autres.
J’ai recraché le venin.

Soupir.
Et respire
la fleur endormie dans le coeur.
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Soror

Anna a dit: « Suicidez-vous utile! ».
Toute sa mâchoire dehors.
J’ai entendu vos bouches se fissurer.
Rires, rires en cascade.

Anna a dit: « Suicidez-vous utile! ».
Toute sa mâchoire dehors.
J’ai entendu vos bouches se fissurer.
Rires, rires en cascade.
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Sols Sociaux

En marche vers le diamant brut.
Pieds nus sur les ronces des sols sociaux.

Tirer vers le haut.
Ça étend le muscle.

Vos peaux sont lisses.
Vos os sont lisses.
Vos esprits sont lisses.
Vos coeurs sont lisses.
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Samouraï sans Seppuku

Nous sommes fragiles, mais libres de nos vols,
nos sabres fendent l’hiver en deux quand la lumière démissionne.

Qu’importe la distance si il y a le chemin.
Qu’importe le chemin pourvu qu’il y ait l’étoile.
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Roméo

Il jouait du lasso à cheval sur un numéro.
Il attrapait les mots les plus sauvages du troupeau.

Il volait sur le dos pour avaler le ciel.
Il mangeait les oiseaux pour faire pousser ses ailes.
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Réveille-toi

J’ai bu l’éternel dans les mains d’un lac fidèle,
j’ai lancé le cri du fond par la tête.

J’ai vu les oiseaux fendre le soleil là-haut.

J’ai fait ma malle détachée de la ville,
j’ai mis les voiles et nagé jusqu’à l’île.
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Respire

Les doutes s’épuisent:
j’ai filtré le miroir!
Je vois et j’entends.
Des couleurs…
Tu es là.
Tu es présent.
Tu es l’autre.
Mon plaisir de vivre.

J’ai filtré le miroir.
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Qu’attends-tu ?

Tu poses ton ancre au fond des marécages,
pourtant, tout a été dit.
Dans le coffre-fort, il y a une cage:
par dessus bord, elle est mise.

Le poids du navire se fait plus léger,
bientôt le début du voyage.
Toutes voiles dehors,
j’entends le vent souffler
vers une terre sans orage.
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Pépé Romano

Pépé Romano sur les escaliers,
avec sa guitare, tout près de la montagne.
Avec une dent sur deux
et puis un litre ou deux,
il me racontait des blagues,
ça me faisait rigoler.
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Pascal

Je me promène avec Pascal, le long des lignes encrées sur la page.
Dans ses dédales cérébrales, je vois des signes qui m’emmènent en voyage.

Pascal,
je suis bien dans ton bocal, j’ai tout le gris qui détale.
Effeuille-moi les pétales.
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Papillon sur Tue-Mouche

Tous les matins : au boulot!
Dring : au boulot!
Quand j’en ai…

Les mêmes gestes, les mêmes pensées,
pelle mécanique de mes journées similaires.
Dring!
Au boulot!
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Oublier la cale

Des fleurs séchées, des jours pliés
humains pressés.
Et là, toi, devant, ignorant tout cela.
Cheveux aux vents,
mammifère naïf , ne sachant que rêver jusqu’à l’hallali.
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On n’est pas censé

L’enfant :

Sur le mur, une tapisserie africaine,
ça rassure comme une grosse couverture.
Au sol, des peaux de lion, de léopard et des crânes d’animaux tués.
Des instruments de musique, des sculptures et un tourne disque.
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Mise à feu d’Aphrodite

Le champagne, comme un grand flot d’étoiles.
Le coeur enlève son voile.
Mise à feu d’Aphrodite, direction le zénith.
Vous brillez en ce soir de juin:
les alliances à vos mains.

Quelques regards s’éventent: pourquoi?
Cécile et Sacha sont deux filles.
Voilà.
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Mes impossibles bras

Mes impossibles bras sont tombés sur le sol.
Quand ta lettre arriva, j’ai cru devenir folle.
Mes impossibles bras autour de tes épaules
sont les rêves tout bas que ton désir cajole.

Même à dix mille lieux, dans le coeur de ma geôle,
tu fais trembler les dieux de ma tour de contrôle.
En haut du château fort, grâce à la meurtrière,
je t’observe dehors, rassemblant tes prières.
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Les eaux bleues

Laisse aller l’eau des yeux, les eaux bleues.

Je vois de l’eau couler sur le bord de tes yeux,
c’est trop, beaucoup trop.
Prends un jour ou deux, ailleurs le ciel est bleu.
Prends-toi le soleil juste quelques jours de repos.
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Les Dents Rouges

Mon air est comprimé d’en-haut.
J’ai les synapses qui disjonctent,
le coeur en pyrex à coup de rétrécissements vitaux.

Je ne suis plus prête à l’emploi,
on ne veut plus de moi.
L’eau commence à bouillir,
il va falloir agir.
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Les Chiens

Sous les hangars sordides aux jardins d’aubépines,
tu t’amusais lascif à compter les épines ,
dorsales , les traces,
l’égratignure tenace.
Planqué sous les récifs, le visage sous verrou.
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